Depuis plus
de trois semaines la mer se déchaine sur la Langue de Barbarie. S’attaquant
ainsi au dernier rempart qui protège l‘ile de Saint-Louis du Sénégal. Une
vingtaine de maison sont soit à terre soit sur le point de l’être. Les
suivantes attendent leur tour et redoutent le pire d’un moment à l’autre.
Chronique d’une
disparition enclenchée…
disparition enclenchée…
Classée patrimoine mondiale de l’humanité en 2000, l’ile de
Saint-Louis est fichée par ONU HABITAT faisant partie des dix villes les plus
menacées au monde. Cette réputation n’est pas surfaite puisqu’elle vit en ce
moment les moments les plus difficiles de son histoire. Pendant ces trois
dernières semaines, c’est la ville de Saint-Louis du Sénégal qui est elle-même
menacée. Pas moins de 17 maisons riveraines de Goxumbacc (Langue de Barbarie)
qui sont ravagées par les coups de semonces de la mer particulièrement en furie
de ce coté. Baye Cissé, un expert de la connaissance empirique des phénomènes
de la mer, n’est pas épargné. Haut perchée, sa maison a subi des dommages
graves suite à la dernière attaque de ce week end : « hier soir, le
pan de ce mur de clôture a cédé après l’attaque de la mer. Pourtant, j’avais
acheté des gravats à hauteur de 700 000 FCFA pour endiguer ce phénomène
mais rien n’y fait ». A y regarder de près, la mer a déterré la fondation
de sa maison jusqu’à une hauteur de 15 mètres et ne repose plus que sur les
gravats qui lui servent de défense contre une prochaine et certaine
attaque : « La mer reviendra parce qu’il y a ce pieux en fer enfoncé
dans le sable sur la plage là-bas, qui la dérange. C’est comme une épine dans
le pied. Tant qu’il est là, elle fera tout pour l’enlever. La mer vit et c’est un être vivant ». Baye Cissé et comme Ameth Sène Diagne, l’autre chef de
village de Doune Baba Dièye qui est lui aussi un fin observateur des phénomènes
marins. Il avait contre tous prédit la disparition de son village avec
l’avènement de la brèche de 2003, ouverte alors par l’action anthropique des
autorités de la région de Saint-Louis pour « sauver la ville d’une
inondation fluviale suite au gonflement des eaux du fleuve par les pluies
d’alors. Aujourd’hui, il a raison sur tout le monde. Non seulement son village
a disparu de la carte du Sénégal mais Saint-Louis reste plus que jamais exposée
aux lames de fonds marins. Baye Cissé que nous trouvons avec des voisins en train
de rajuster sa digue de fortune se sent seul : « J’ai peur parce que
la mer a déjà emporté deux autres qui étaient entre la mienne et la mer.
Pourtant un mur fera l’affaire. Dans les années 30, le gouvernement français
n’avait pas beaucoup de moyens mais avait réussi à ériger un mur de protection
à Guet Ndar. Aujourd’hui, les milliards FCFA que nous entendons doit pouvoir
ériger un mur pour ce quartier qui est le dernier rempart de survie de l’ile de
Saint-Louis ». En effet, dès son accession à la mairie de Saint-Louis, le
maire Bamba Dièye avait fait évaluer la construction d’un mur de protection de
toute la Langue de Barbarie qui devrait s’étendre sur 17 kilomètres. Le projet
était de 17 milliards FCFA. Dernièrement, le président de la république, a su
trouver des financements à coup de milliards FCFA pour la construction du port
polonais de l’Hydrobase de Saint-Louis. Or, l’urgence voudrait que l’on sauve
d’abord la ville à travers ce mur-rempart. Sinon, ce sera un port fantôme qui
ne trouvera pas de ville encore moins de pêcheurs.
ZONES TOURISTIQUES DU SÉNÉGAL (Magazine)
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