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Une présence policière imposée…
On prépara le subconscient de l’opinion à la présence policière dans le campus social en introduisant un poste avancé de la police à l’entrée principale. Officiellement, le bureau de police n’avait qu’une fonction : administrative. Mais il devait aussi dissuader les menus larcins dont étaient victimes les abonnés du pavillon A. Leurs serviettes et autres vêtements séchant dans les couloirs étaient régulièrement volés par des riverains. Par ailleurs, la prostitution gagnait de plus en plus du terrain dans le pavillon A au point que des voix se sont élevées pour demander son éradication du campus social. Sur autre front, le COUD peinait à faire face à la surconsommation électrique causée par l’utilisation abusive de réchauds électriques jamais débranchés. Le Directeur du Coud sortant d’alors avait même initié un système autonome et automatique d’extinction de la lumière basé sur l’infra-rouge et l’avait testé à succès dans les toilettes publiques du pavillon A. Ce faisceau de paramètres avait présidé à la décision du gouvernement de Diouf de lancer des réformes allant même plus loin jusqu’au renchérissement des prix des tickets de restauration. Sada NDIAYE avait accepté dans ces conditions de piloter les réformes en ayant aussi comme ligne de mire la lutte contre la massification galopante des chambres qui constituait le terreau fertile à tous maux sus cités. Dès son installation à la tète du CROUS, il s’occupa d’abord de la gestion du COUD lui-même mais les premières résistances lui couteront cher et très cher même.
Un premier mort en AG…
Lors d’une assemblée générale des travailleurs du COUD qui devait décider d’un mot de grève ou pas, un oncle particulièrement belliqueux de Sada NDIAYE tentait par deux fois d’empêcher à un membre de la garde rapprochée de l’opposant Abdoulaye WADE qui était terriblement efficace dans son discours, de prendre la parole devant l’assistance des travailleurs. La première fois, c’est avec un coup de pierre sur la tète que l’oncle avait essayé de le stopper et la seconde fois, en sortant son propre couteau pour le lui asséner. Mal lui en prit puisque l’assaillant verra son couteau retourné contre lui au niveau l’artère carotide. Il tomba raide mort sur le coup. La première victime des réformes de 1995 était enregistrée et c’était le pilote qui devait en faire les frais lui-même. Une confrontation en disait long sur la nature des motivations politiciennes qui rattrapent souvent la marche des réformes. Quelques semaines plus tard, c’est RG qui se verra casser le bras lors d’une Ag au Soweto du pavillon en représailles à des violences exercées sur des étudiantes au couloir de la Mort. La réponse du berger à la bergère : le RG sera tondu comme l’ont été les étudiantes du couloir de la Mort. Le soir-même, un communiqué du gouvernement commandera le JT de l’ORTS pour demander aux étudiants de vider le campus social sous peine de forte répression policière le lendemain. Parmi les leaders des étudiants était un certain Modou DIAGNE Fada.
Vers une radicalisation de la confrontation politicienne ?
Proche d’Abdoulaye WADE, l’auteur de la mort de l’oncle du Directeur du COUD avait fini de faire de la confrontation une traque des étudiants de l’opposition. Le régime enplace avait fini de se convaincre d’avoir Abdoulaye WADE derrière la réaction des étudiants. Bizarrement, l’histoire se répète aujourd’hui, lorsqu’AbdoulayeWADE demande aux étudiants de résister et de porter plainte contre le gouvernement de Macky SALL. Naturellement, Macky SALL, tout autant qu’Abdou DIOUF en 1995, pense que c’est bien Abdoulaye WADE qui manipule les abonnés du campus de l’UCAD. Tout autant que la lutte avait dégénéré en 1995, celle de2014 est entrain de l’être sauf que cette fois-ci, ce n’est pas l’oncle de Sada NDIAYE et le RG qui en seront les victimes mais un étudiant. Tweet