Certains navires de
riz refusent de rallier les cotes ouest africaines relativement à cause du
virus Ebola. Selon Oumar Samba NDIAYE, spécialiste des relations commerciales,
les importations ont baissé : « Les
importations du mois d’octobre ont été ramenées à 95 000 tonnes contre une
moyenne de 170 000 tonnes au cours des trois précédents mois, avec un pic
de 193 000 tonnes en septembre ». A cette interpellation dont il
est difficile de quantifier l’ampleur dans le temps et l’espace : « Le taux de croissance de la
production mondiale de riz est en effritement. De 3,4% durant la décennie
1960-1970, il est passé à 1,2% durant la décennie 2000 2010 voire moins depuis
lors. Les réserves mondiales sont ramenées à leur plus bas niveau depuis une
décennie entre 2003 et 2014 ». Une autre alerte est à signaler avec
l’accroissement des besoins mondiaux en riz : « Ce qui est une
conséquence de la forte demande en provenance de l’Extrême Orient du fait de
l’essor de sa démographie. Une demande soutenue des pays dits émergents n’est
pas aussi pour arranger les choses ». Mais les signaux rouges sont
aggravés par la baisse des cours mondiaux : « S’ajoutent des cours mondiaux à tendance baissière de manière
très drastique. Ce qui est préjudiciable pour la compétitivité du riz local dès
lors qu’il est admis que le prix directeur du marché est celui du riz brisé importé
sur lequel celui du riz local a tendance à s’aligner. Pour exemple, les cours
du riz thaïlandais, en 2014 par rapport en 2013, ont fait l’objet de décotes de
l’ordre de 19 à 37 dollars US par tonne. Cette même tendance est valable, bien
qu’à un degré moindre, sur le riz indien ». Voici plusieurs raisons
qui doivent amener le Sénégal à maintenir le cap de l’autosuffisance en riz.
Pourtant, si la commercialisation des productions doit obéir aux lois du
commerce mondial au risque d’exposer notre souveraineté alimentaire,
les leçons
tirées des expériences vécues par le passé doivent militer en faveur d’un
changement de mode opératoire de régulation du riz local dans le marché local
ou international. Selon Babacar GUEYE, Coordonnateur du projet d’appui à la filière
riz pour la sécurité alimentaire au Sénégal « Bey
Dunde », deux slogans peuvent résumer la problématique à laquelle le
riz est confronté : « l’avenir,
c’est maintenant » et « choisir, c’est renoncer". Il faut informer les
autorités et l’opinion publique sur les
progrès réalisés, les contraintes identifiées et les solutions possibles à
court et moyen terme eu égard à la problématique de la commercialisation du riz
local ». Selon Babacar GUEYE, le riz local souffre de moins en moinsde l’image de produit de mauvaise qualité qui a prévalu naguère : « Pourtant, il est noté une recrudescence des importations de riz d’origine asiatique et principalement indienne. En 2013, les importations ont été de 1 100 000 tonnes. En2014, de janvier à avril, de 348 164 tonnes. Avec une moyenne de87 000 tonnes, les importations en 2014 dépasseront le million de tonnes si la tendance se maintient alors que la production locale attendue en2014-2015 est estimée à 570 000 tonnes. Les besoins de consommation sont estimées eux à 800 000 tonnes ». Pour lui, cette situation plombe la dynamique de pénétration du riz local dans le marché domestique. Les efforts faits jusqu’ici risquent d’être annihilés, maintenant ainsi la dépendance et la vulnérabilité du pays vis-à-vis des importations pour satisfaire les besoins en consommation en riz. Du résidu de riz local mis en sac et vendu au marché |
Météo Saint-Louis,Sénégal Tweet
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