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CONTRIBUTION: Repenser le Sénégal


Que ne dit-on «quand vous ne faites pas de la politique, la politique vous fait». Mais alors, comment faire de la politique? Qui peut en faire ? Qui doit en faire ?
La pratique régulière d’une activité exigeant une formation, la grande majorité des politiciens doit faire preuve d’humilité. Ces derniers ont besoin de coaches, de managers. Leurs discours et autres interventions publiques, qui reflètent leur niveau de culture générale, peuvent être revus et bien améliorés. Faut-il utiliser les mêmes thèmes, propos et la même langue pour s’adresser simultanément à tous les segments de la population (intellectuels et paysans, mécaniciens et artistes) ? La science politique est une discipline enseignée dans les Universités. En France, pays souvent cité quand son exemple nous arrange, bon nombre de politiques les plus en vue sont sortis de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Au Sénégal, il n’est pas demandé que tous en sortent, mais il n’est pas souhaitable non plus que personne ne sorte d’une grande école. Pour beaucoup d’apprentis politiciens, pas d’école appropriée, pas de lecture non plus pour parfaire les connaissances ? L’on nous apprend que le niveau des élèves, étudiants et enseignants a baissé. On oublie de nous dire que celui des politiciens ne s’est pas élevé. On fait semblant de ne pas voir venir la menace tant que le niveau des chirurgiens et pilotes d’avion n’aura pas baissé. Compte-t-on sur un miracle pour sauver le pays ? Beaucoup de personnes ressources ne seront pas sollicitées parce qu’on n’arrive pas à les dompter. Elles mourront en emportant avec elles leurs connaissances. Quel gâchis pour un petit pays en développement! Je serais Président de la République que je serais chasseur de têtes, n’en déplaise aux faucons de tous bords. Le Comité de pilotage des Assises Nationales du Sénégal et la Commission Nationale de Réforme des Institutions regorgent de personnalités à la  compétence avérée, désintéressées et réunies par un idéal : celui de donner le meilleur de soi-même à son pays. Nous devons tous demander pardon au Président Amadou Mahtar MBOW qui, après avoir dirigé le monde en sa qualité de  Directeur Général de l’UNESCO,  s’est, très humblement mis au service de son pays pour la recherche d’un consensus national autour de question cruciales sans rien attendre en retour. Nous ne savons pas ce que nous perdons en l’écoutant pas pas. Si j’étais Président de la République, je convoquerais les meilleurs (pas seulement les politiques) et je ne me priverais pas d’échanger, si possible, avec tous ceux qui sont reconnus premiers dans un domaine précis (du mécanicien à l’ingénieur, de l’inventeur de mots à l’inventeur de couveuses, du médecin qui a séparé des frères siamois au lutteur champion d’Afrique). Nous avons beaucoup à apprendre des meilleurs même s’ils ne livrent pas tous leurs secrets. Les Présidents et Gouvernements sont éphémères mais le peuple est éternel. Que représentent cinq à dix ans de mandat par rapport à une vie ? Il ne faut pas insulter l’avenir. Le fort est celui qui, au lieu de se servir de son pouvoir inutilement ou négativement, aide le faible. Le bon élu est celui qui ne crée pas des problèmes, ni pour les autres, ni pour lui-même. Il en règle le maximum. Si j’en avais le pouvoir, je ne condamnerais et n’exécuterais une quelconque sentence sur la seule base de l’accusation soufflée à  mon oreille par un proche (privilégié) sans me demander quel intérêt en tire celui-ci et sans jamais avoir entendu la défense, sauf si la vérité ne m’arrangerait pas. Si on devait destituer les Présidents sur la base d’accusations, il n’en resterait au pouvoir assez longtemps pour finir un mandat. De nos jours, ce sont les voleurs qui crient au voleur et sont à l’aise dans la calomnie, prêts à se dédire quand les carottes semblent cuites. Je n’hésiterais pas à brandir le couperet à l’encontre de ceux qui, pour un intérêt personnel, me tromperaient au point de compromettre la carrière ou la vie d’un honnête citoyen. Comme un serment devant le tribunal des hommes, j’aurais pour viatique : La vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Les grands débats devraient aller au-delà de la simple évocation du thème : création d’emplois, émergence, répartition des richesses, réforme des institutions, bonne gouvernance, démocratie, justice, etc.  Que l’opposition ne se limite pas à attaquer, que le pouvoir ne s’emploie pas à noyer le poisson. Ainsi, les disputes de gamins seront évitées. N’ayons garde d’humilier nos anciens présidents (Kelifas) et leur famille. Cela ne nous honore pas en tant que nation. Le monde nous observe, nos enfants nous regardent. Les nouveaux seront un jour des anciens s’ils ont longue vie. Tout en restant sur les principes, nous pouvons régler nos problèmes sans en arriver aux extrêmes, dans la pure tradition sénégalaise. Quelle doit être l’attitude d’un peuple auquel on inflige le spectacle de deux Présidents (l’un ancien et l’autre en exercice) s’accusant de tous les maux? Il faut l’éviter absolument, sinon à quel espoir s’agripper? Dans ce grand tableau qu’est le monde, de plus  en plus les Sénégalais jugent mal les Sénégalais, chacun prenant le soin de s’exclure du panorama car, en disant « gaa ñi », on n’en fait pas partie. On n’est jamais responsable soi-même. Nous avons une drôle de façon d’inviter les étrangers à venir investir ou faire du tourisme. Ne donnons pas du travail supplémentaire à ceux qui, dans nos ambassades ouvertes un peu partout dans le monde, sont chargés de vendre l’image du Sénégal avec, on peut le supposer, beaucoup de notions en relations internationales et en marketing.
Les politiciens ont la redoutable mission de chercher et proposer des solutions aux problèmes de la cité. Il faut un mieux-être aux populations et, comme des élèves, ils ont levé la main pour dire « moi, monsieur » à la question de savoir qui a la réponse. Pour avoir commis plus de délits que quiconque, ils sont donc eux-mêmes exposés à la sanction comme ils savent si bien sanctionner, quand l’occasion leur est présentée, pour rien et à tort parfois, même pour un délit d’intention, tout en fermant les yeux sur des délits consommés, flagrants et reconnus. La vérité et la justice, c’est ce qui est demandé à tout chef : de famille, d’entreprise et d’Etat, que ce soit sur terre ou dans l’au-delà. Au moment de rendre compte, à chaque berger il sera demandé comment il a dirigé son troupeau. Face à l’incertitude n’est-il pas préférable de libérer un coupable plutôt que de condamner un innocent? Une grande nation a besoin de se nourrir de grands débats avec la participation de têtes non écervelées. Il faut éviter d’autres « Sacco et Vanzetti », d’autres « Pull-over rouge ». Artistes, écrivains, cadres du privé, professeurs et autres intellectuels, ne laissez pas le monopole du débat aux seuls politiques! Votre vie vous regarde. La nature a horreur du vide que fait vite de remplir un politicien médiocre. Il faut saluer la naissance de clubs de réflexion et les autres retrouvailles aux fins de discuter de notre avenir et de celui de nos enfants. Telle est ma façon de voir et de contribuer au débat public … d’idées.
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Météo Saint-Louis,Sénégal
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