FATWA CONTRE LE GASPILLAGE DANS LES CEREMONIES FAMILIALES: Les Guet Ndariens brandissent la chicotte!

Les autorités du quartier de Guet Ndar de Saint-Louis ont sorti hier une « fatwa » contre le gaspillage dans les cérémonies familiales. Elles vont soumettre leurs résolutions au préfet de Saint-Louis pour un suivi d’effet.

Fini les farnientes à Guet Ndar. Nous sommes à quelques jours de la célébration de la tabaski et les sages du quartier des pêcheurs de Saint-Louis reprennent du service. Hier matin, les notables des « Mbar » (grand place), le délégué de quartier et les imams de la localité se sont retrouvés autour de l’arbre à palabre pour en terminer avec le gaspillage dans les cérémonies familiales. Après d’âpres discussions, il est ressorti que désormais pour la dot au mariage, il n’est plus permis de dépasser la barre des 400 000 (quatre cents mille) FCFA. Pour célébrer un baptême, pas question de franchir le cap des 200 000 (deux cents mille) FCFA. Mais ce n’est pas tout puisque le conseil législatif n’a pas oublié de statuer sur les cérémonies mortuaires. L’arrêté coutumier a limité les activités de funérailles au premier jour du deuil. Aucun repas ne sera servi. Concernant ce dernier point, les sages ont voulu s’approcher de la charia. Mais, pour que ces mesures soient suivies d’effet, ils ont décidé de s’approcher du préfet de Saint-Louis afin de les aider à leur application dans le quartier.

Signalons que ce n’est pas la première fois que de telles mesures soient prises à Guet Ndar pour lutter contre la vie dure. Mais, selon nos sources, si cette initiative a pu voir jour, c’est parce que dans quelques jours, c’est le retour au bercail des jeunes pêcheurs qui étaient partis en campagne en Mauritanie, en Guinée et ailleurs. Ce sera pour eux le moment de se marier et de s’occuper à baptiser leur enfant né durant leur absence. Ceci à coup de millions FCFA. Tout l’argent durement gagné lors de la campagne sera sacrifié en un rien de temps à travers des activités festives.

Toutefois des voix se lèvent pour protester contre cette velléité. Une jeune femme dont le mari est en Espagne s’insurge contre le fait que les femmes ne sont pas invitées à prendre part à cette rencontre parce que si c’était le cas, elle aurait amendé la partie concernant le baptême : « ils devraient aussi ajouter au texte qu’il soit interdit aussi aux hommes de baptiser tardivement leurs enfants. Souvent ici, on appelle le baptisé du bord du fleuve entrain de jouer avec ses copains pour procéder à la cérémonie. Un non-sens »! Très en verve, AD (ce sont ses initiales), dénonce le fait que dès la tombée de la nuit, certaines personnes du troisième âge se mettent à chercher furtivement les jeunes filles en jeans.  Comme quoi, il faut d’abord balayer devant sa propre porte avant …

                                           Ralph MATHIOLY (SIWEUL)

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