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CHRONIQUE : REFORMES UNIVERSITAIRES AU SENEGAL: Un autre champ de bataille entre le régime et l’opposition



Ministre Mary Teuw NIANE avec la CES de l'UGB
Les réformes entreprises par le régime au pouvoir ont toujours été prétexte pour les protagonistes d’anticiper sur les prochaines joutes électorales au Sénégal. Les dernières en date ne feront pas exception. Ce qu’il faut noter est que depuis 1995, celles mises en branle ont souvent fait couler le sang dans le temple du savoir qu’est l’UCAD qui en paie le prix fort surtout ces dernières années d’alternance. Avant, ce n’était pas forcément les étudiants qui ont casqué.
On prépara le subconscient de l’opinion à la présence policière dans le campus social en introduisant un poste avancé de la police à l’entrée principale. Officiellement, le bureau de police n’avait qu’une fonction : administrative. Mais il devait aussi dissuader les menus larcins dont étaient victimes les abonnés du pavillon A. Leurs serviettes et autres vêtements séchant dans les couloirs étaient régulièrement volés par des riverains. Par ailleurs, la prostitution gagnait de plus en plus du terrain dans le pavillon A au point que des voix se sont élevées pour demander son éradication du campus social. Sur autre front, le COUD peinait à faire face à la surconsommation électrique causée par l’utilisation abusive de réchauds électriques jamais débranchés. Le Directeur du Coud sortant d’alors avait même initié un système autonome et automatique d’extinction de la lumière basé sur l’infra-rouge et l’avait testé à succès dans les toilettes publiques du pavillon A. Ce faisceau de paramètres avait présidé à la décision du gouvernement de Diouf de lancer des réformes allant même plus loin jusqu’au renchérissement des prix des tickets de restauration. Sada NDIAYE avait accepté dans ces conditions de piloter les réformes en ayant aussi comme ligne de mire la lutte contre la massification galopante des chambres qui constituait le terreau fertile à tous maux sus cités. Dès son installation à la tète du CROUS, il s’occupa d’abord de la gestion du COUD lui-même mais les premières résistances lui couteront cher et très cher même.
 Lors d’une assemblée générale des travailleurs du COUD qui devait décider d’un mot de grève ou pas, un oncle particulièrement belliqueux de Sada NDIAYE tentait par deux fois d’empêcher à un membre de la garde rapprochée de l’opposant Abdoulaye WADE qui était terriblement efficace dans son discours, de prendre la parole devant l’assistance des travailleurs. La première fois, c’est avec un coup de pierre sur la tète que l’oncle avait essayé de le stopper et la seconde fois, en sortant son propre couteau pour le lui asséner. Mal lui en prit puisque l’assaillant verra son couteau retourné contre lui au niveau l’artère carotide. Il tomba raide mort sur le coup. La première victime des réformes de 1995 était enregistrée et c’était le pilote qui devait en faire les frais lui-même. Une confrontation qui en disait long sur la nature des motivations politiciennes qui rattrapent souvent la marche des réformes. Quelques semaines plus tard, c’est un RG qui se verra casser le bras lors d’une Ag au Soweto du pavillon A, en représailles à des violences exercées sur des étudiantes au couloir de la Mort. La réponse du berger à la bergère : le RG sera tondu comme l’ont été les étudiantes du couloir de la Mort. Le soir-même, un communiqué du gouvernement commandera le JT de l’ORTS pour demander aux étudiants de vider le campus social sous peine de forte répression policière le lendemain. Parmi les leaders des étudiants était un certain Modou DIAGNE Fada.


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