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Centenaire 14-18 : La mémoire des soldats coloniaux à l’honneur

La redécouverte de l’engagement des travailleurs coloniaux pendant la Grande Guerre doit également beaucoup à la contribution de l’historienne Ma Li. L’étude qu’elle a consacrée aux travailleurs chinois a permis de déterminer que 36 975 d’entre eux furent envoyés en France dans les usines d’armement, les ports, les mines, les exploitations agricoles et les forêts et que les Britanniques recrutèrent entre 93 000 et 100 000 coolies pour aménager les tranchées et nettoyer les champs de bataille en Belgique et dans le nord de la France. « Les termes de l’accord sino-anglais n’ont pas été respectés. Le contrat stipulait que les travailleurs chinois ne devraient s’acquitter d’aucune tâche militaire, note Ma Li. Les Français ont également violé le contrat, dans la mesure où les Chinois travaillaient dans des usines d’armement. »
Pour recruter, les autorités coloniales eurent recourt à l’aide des chefs locaux, là encore souvent par le biais de la contrainte. Les administrations exigeaient d’eux qu’ils présentent des hommes robustes. Dans l’empire français, les réactions des notables furent multiples, certains mirent en place des stratégies d’évitement, d’autres, motivés par l’appât du gain, n’hésitèrent pas à présenter des hommes inaptes ou malades. Le rôle de ces intermédiaires montre en tout cas que l’on ne peut réduire les relations entre colons et colonisés à une opposition entre deux blocs. Les chefs locaux servirent de pont, mais firent également tampon. L’historien Arnaud Léonard explique qu’à leur retour du front, de nombreux tirailleurs malgaches voulurent faire la peau à ces recruteurs considérés comme des planqués et des profiteurs.
Mais comme l’a rappelé l’historien indien Santanu Das, les sources sont rares : « Les soldats coloniaux, contrairement aux Européens, ne nous ont pas laissé une littérature abondante. Nous ne disposons pas de ces lettres, poèmes, carnets de route et journaux de bord qui sont la pierre angulaire de la mémoire européenne de la première guerre mondiale. Pour autant, cette lacune ne doit pas empêcher les historiens de mener un travail imaginatif à partir des sources écrites, visuelles et musicales. » Certaines photographies de l’époque, mises en scènes ou prises sur le vif, permettent de comprendre que les rapports sont complexes et que les interactions se font sur différentes modalités. Si un racisme explicite est à l’œuvre, un sentiment de solidarité très profond se dégage souvent, avec l’idée d’avoir combattu ensemble.

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