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TRANSPORT URBAIN

SAINT-LOUIS: INSERTION DES ENFANTS DE LA RUE

 Par le biais de son expérience, il essaie de les sensibiliser sur la dangerosité de cet endroit.
Aux deux garçons, il leur offre cette nuit un gîte et un couvert. Ou il leur propose de les accompagner à leur daara ou de les aider à trouver une solution les jours suivants. «Je peux être ton garde du corps», explique-t-il au garçon qui a choisi de rentrer à son daara. Il s’éclipse avec lui dans les ruelles obscures de Saint-Louis pour le raccompagner auprès de son marabout. La pleine lune éclaire leur chemin quand ils marchent, silencieux, côte à côte. Leurs discussions déchirent parfois le silence de la nuit. Le daara où Issa Kouyaté dépose le talibé n’est pas une vraie maison, mais plutôt une combinaison de murs sans toit, complétés par quelques panneaux de tissus, bordés par des déchets. Située à quelques jets de pierres de la mer, une puissante vague peut à tout moment emporter la baraque pleine d’enfants endormis. «Le marabout n’est jamais là», explique le petit garçon avant de tourner le dos et rentrer chez lui.
Le second garçon décroché par Issa Kouyaté choisit de rejoindre la Maison de la gare. Il suit cet inconnu jusqu’à sa maison. Cette nuit, il va dormir sur un matelas dans le salon de ce centre d’accueil. Sans se soucier de son interlocuteur, il le suit comme si de rien n’était. «Demain, on va tout régler», promet Issa. Il s’agenouille devant le garçon et éteint la lumière. Demain, ce sera sans doute un autre jour.

Issa Kouyaté, l’éclair du soir

A l’intérieur de la bibliothèque du centre, certains se bousculent pour vérifier facebook et regarder des vidéos sur Youtube. «Et c’est exactement ce qu’ils voudraient, mener une vie normale», sérine Issa Kouyaté. «Les talibés ne veulent pas être traités avec pitié, mais avec respect. Dans les rues sénégalaises, ils sont un phénomène tellement banal que les gens ne les remarquent plus. Il faut parler avec eux, demander leur nom, engager une conversation même si on ne les donne pas de l’argent», dit-il.  «Ils ont besoin et aussi méritent notre attention et notre admiration. Et surtout ils sont des humains et pas des animaux laissés de côté», renchérit-il.
La population de la Maison de la gare s’occupe des tâches ménagères. Alors que la plupart d’entre eux ont seulement cinq ans. Malgré tout, ils dévoilent une impression de maturité et mettent en exergue leurs capacités extraordinaires de se prendre en charge. Au-delà de la mendicité, beaucoup d’entre eux aident des pêcheurs ou des ouvriers pour obtenir leur versement quotidien. Et économiser quelques francs pour acheter de nouveaux vêtements et payer un traitement médical.
Forcés de se comporter comme des adultes, ils peuvent devenir un atout pour l’avenir du Sénégal qui pourrait profiter de leurs capacités et leur immense persévérance. Mais ils représentent aussi un danger pour la société. Obligés de décrocher cette «ration quotidienne», ils volent et inventent des stratégies intelligentes, mais illégales pour survivre. 


VUES.
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