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CONTRIBUTION: LA TOTALITE DU NDIGUEL EN QUESTION

Le processus de différenciation en cours  entre la dimension temporelle et spirituelle   du mouride dans sa dévotion ne validerait-elle pas l’effritement du ndiguel théorisé par C TOLIBOR ? Le ndiguel est constitutif et consubstantiel du mouridisme ,il jauge la vitalité du lien entre le disciple et le souverain dans son respect comme dans sa violation . Le respect du ndiguel  témoigne aussi bien de l’ardeur que de la vitalité du mouridisme et l’érige comme force politique s’il devrait être mobilisé lors d’une élection . Sa violation potentielle constitue un moment privilégié pour le souverain de légitimer son trône en démontrant ses capacités à maitriser les événements en  les  assujettissant. Cette dimension s’exprime dans le « DOGOU ». Cette maitrise témoigne de la singularité de cette  ferveur inouïe caractéristique du mouridisme et s’est vérifiée à des degrés différents de SERIGNE TOUBA A SERIGNE SALIOU . Quelle grille de lecture mobilisée pour comprendre  la propension à la  restriction  du caractère sacré du ndiguel  et la profanation qui en procèderait pendant les périodes électorales entrainant une non décision le 25 MARS 2012- ? Face à la déliquescence de la sacralité, le ndiguel  aussi bien dans sa dimension métaphysique qu’anthropologique  a été toujours préservée dans sa totalité  et fait sens chez le mouride . Cependant,  la dispersion du pouvoir mouride correspond au règne des petits fils, avec une polyarchie latente  qui   valide la naissance de champs semi autonomes. Dans cette ambiance apparait  des espaces virtuels de dévotion dont le statut et l’identité en construction reste à préciser  avec une nécessité de reterritorialisation des enjeux. Ainsi le respect du ndiguel est un acte de reliance, sa violation est une épreuve pour  le souverain . Quelle communauté n’a pas besoin de renouveler sa capacité de reliance en revitalisant son système socio culturel et l’ensemble des rituels associés comme repères et instruments de mesure de la dynamique de reliance ? L’absence de ndiguel corrobore l’idée que  la véritable décision c’est la non décision mais son corolaire c’est la  tendance à la réduction du mouridisme dans sa dimension symbolique en le vidant de  sa force politique réelle.  Analyser ce phénomène reviendrait à questionner le règne des petits fils. Dans ce contexte précis nous observons des velléités de sécularisation avec une contestation latente  de la posture de Touba dans le processus de légitimation du pouvoir politique au SENGAL. Cependant l’état moderne que nous avons importé est historiquement daté et géographiquement  situé. Le principe de sécularisation (séparation du religieux et du politique) qui le caractérise est obtenu grâce à des conflits permanents entre la papauté et la royauté. Ceci pour démontrer que la sécularisation ne se décrète pas (quel dénouement dans la problématique de la parité contestée par TOUBA ?).  Car l’articulation du religieux avec le politique s’est faite de façon différente en occident. En se basant sur la carte conceptuelle de ROKKAN qui a mobilisé la variable culturelle (religieuse) et la variable économique pour expliquer les trajectoires des états en EUROPE après la chute de l’empire ROMAIN au 5iéme siècle ; nous validons ainsi la dimension polymorphe du mode d’articulation entre ces 2 variables et la nature du politique qui en procède. Des lors situer TOUBA comme variable religieuse pour penser l’état sénégalais nécessite d’invoquer la sociologie interprétative  historique du politique au SENEGAL. Ce faisant nous comprendrons ainsi la ruée vers TOUBA  à  la recherche du  sceau de la légitimité estampillé par le khalife. Cette posture de Touba est justifiée par  la singularité de la doctrine mouride. Au lieu de vouloir lui ôter cette posture ne devrions pas nous inscrire dans une temporalité  dont l’horizon indéfinie et indifférenciée nous astreint  à observer les dynamiques internes et externes qui marquent l’institutionnalisations en cours ? Cette institutionnalisation  intègre  le renouvellement du mode d’articulation, de fonctionnement et de  déploiement  du mouridisme dans le tissu socio- politique. Ce renouvellement  se fera- t-il  dans le sens du renforcement de l’influence de Touba  ou dans le sens contraire ? Quoi qu’il puisse advenir l’expérimention  de  cette perspective  correspond au règne des petits fils

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