L'application Djobi permet un suivi des patients dans les zones enclavées. Elle a été lancée sur financement du Fonds Francophone des Inforoutes, avec la participation de l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Sept cents patients bénéficient pour l'heure du service, mais les chercheurs sont encore à la recherche d'un modèle économique viable.
Elle a été élargie en septembre dernier à deux nouvelles zones : les villes de Sokone et de Kaolack. Actuellement, 700 bénéficiaires inscrits dans trois mutuelles de santé prennent part au projet. Le système fonctionne notamment grâce aux relais communautaires, qui visitent régulièrement les familles membres et s’occupent de la collecte et du traitement des données. Le Réseau Africain d’Education pour la Santé (Raes), chargé de la mobilisation sociale, a mis en place des motivations financières pour ces relais.
Modèle économique
"Nous avons déjà une idée de ce que représente la prise en charge des relais communautaires, soit 15.000 Francs par mois, par relais. Mais nous attendons les données des autres partenaires comme l’opérateur de télécoms, l’université de Saint Louis", explique à SciDev.Net Ndèye Maguette Fall Badiane, responsable M-Santé à Raes. Elle précise que pour la phase opérationnelle, les acteurs pensent à un modèle économique basé sur une prise en charge assurée par les mutuelles de santé. Dans la ville de Kaolack par exemple, la mutuelle de santé compte 800 adhérents. "D’habitude, la consultation et les médicaments sont pris en charge par les mutuelles. Nous pensons donc que grâce aux cotisations des membres des mutuelles, le projet pourrait couvrir ces charges. Notre plaidoyer consiste à expliquer à ces mutuelles l’économie d’échelle qu’elles peuvent réaliser par ce suivi plus précoce et plus assidu que permet le système Djobi, ce qui amoindrit normalement les dépenses pour le traitement des maladies". Bassirou Dia, président de la mutuelle de santé de Passy, qui compte une centaine de familles bénéficiaires, confirme pour sa part que "le projet a beaucoup apporté."Réduction de la mortalité
"D'habitude, explique-t-il, les mamans attendent que l'enfant soit malade ou très malade pour l'emmener au centre de santé. Mais avec les relais qui envoient des SMS vers l'infirmier chargé du contrôle sanitaire sous forme d'alertes basées sur la température ou la fièvre, on intervient plus rapidement. Nos structures ont effectivement un intérêt dans cette prise en charge précoce des maladies. Et de ce point de vue, la mutuelle aurait même un certain intérêt à ce que cela marche pour éviter des dépenses énormes et traiter les maladies à moindre coût." Selon le Raes, dans sa phase opérationnelle, Djobi pourrait aider à réduire de 30% la mortalité des enfants de moins de cinq ans, dans six départements pilotes. Mais les données détaillées de cette phase pilote ne seront pas disponibles avant l’évaluation de mars 2015. L'application Djobi a été présentée à Dakar, dans le cadre d'une série d'exposés de projets financés par le Fonds Francophone des Inforoutes, qui vise à promouvoir la publication de contenus numériques en français. Selon une récente étude de Research2Guidance, un cabinet de recherche spécialisé dans l'économie des applications à l'échelle mondiale, en 2015, 500 millions de personnes utiliseront des applications mobiles liées à la santé. Selon plusieurs spécialistes, le marché mondial de la m-santé pèserait 9.3 milliards de dollars.Météo Saint-Louis,Sénégal Tweet
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