Alain Moizan est né le 18 novembre 1953 à Saint-Louis du
Sénégal. Il débute sa carrière de joueur en 1975 à Angoulême, mais c’est en division 1 (ancêtre de la Ligue 1) à l’AS Monaco que le milieu de terrain explose au plus haut niveau et remporte en 1978 le championnat de France, puis la Coupe de France en 1980.
Il est arrivé avec simplicité comme souvent, charismatique comme toujours. Alain Moizan n’est pas qu’un ancien footballeur professionnel devenu l’un des entraîneurs les plus titrés du pays, c’est aussi un éducateur humble et passionné, toujours prêt à transmettre et à échanger sans langue de bois. De Numa-Daly le théâtre des exploits de ses joueurs aux locaux des Nouvelles calédoniennes, il a accepté de répondre à nos questions. Sur lui, sur Magenta, sur le foot et le sport calédonien, il nous dit tout et même un peu plus. Alain Moizan est notre invité spécial.
En plus de réaliser le doublé Coupe-championnat, l’AS Magenta termine l’année invaincue sur le territoire. Ça vous rend fier ?
Alain Moizan :
C’est historique. Je pense que personne ne l’a fait ici auparavant. On a
eu dès le début la volonté de gagner chaque match et plus on avançait
et plus ça devenait une carotte. Les joueurs en parlaient entre eux. Je
m’en servais pour les motiver et les anciens relayaient le message.
Quand avez-vous senti que le titre de champion était jouable ?
C’était
l’objectif affiché. Mais on ne se l’était pas fixé par hasard. On a
fait venir les joueurs qu’il fallait pour y parvenir. Pierre Wajoka et
Olivier Dokunengo, qui sont arrivés cette année, ont amené beaucoup de
maturité et de tranquillité au groupe.
Le club avait-il surtout envie de rebondir après une année 2013 décevante ?
L’année
dernière on a manqué de constance dans le jeu (le club avait fini
troisième de Super Ligue NDLR). Moi j’étais un peu fatigué et je me suis
davantage occupé de la sélection. J’avais un peu délaissé le club.
C’est sûr que Magenta ne pouvait pas se permettre de rester sur cette
image-là. On devait réagir.
Que pensez-vous de Lössi, votre grand rival cette année en Super Ligue ?
On
est restés au coude-à-coude toute l’année, alors qu’on est invaincus.
Ça dénote la valeur de cette équipe qui a fait un parcours de champion.
C’est une belle équipe avec de bons joueurs.
En
avril, pour votre premier vrai test de la saison, vous faites match nul
(2-2) contre cette équipe alors coleader. Un signe que vous n’alliez
plus vous quitter ?
Sur ce match ils égalisent dans les
arrêts de jeu. Si on l’avait gagné, ça nous aurait évité de trembler
jusqu’à la fin de la saison. On aurait pris un avantage certain au
classement.
Et peut-être aussi un ascendant psychologique ?
Oui,
c’est vrai. Cet ascendant je pense que c’est notre victoire en finale
de Coupe de Calédonie (3-1 NDLR) qui nous l’a donné. Ça s’est un peu
senti sur la « finale » du championnat de ce week-end. On était beaucoup
plus serein qu’eux.
Quel a été l’élément moteur de votre victoire cette année ?
La
clé c’est d’avoir un état d’esprit de compétiteur. Je pousse en
permanence mes joueurs, je ne les lâche jamais, tout en leur parlant
toujours très calmement. Ensuite mes cadres, comme Pierre Wajoka et
Olivier Dokunengo, entretiennent cet esprit auprès de leurs coéquipiers.
Pour le reste, sur la mise en place de l’équipe, les aspects
techniques, au fond, tous les entraîneurs font la même chose. C’est pour
ça que je reste dubitatif quand j’entends parler d’un système de jeu
qui pourrait faire gagner un match. Ça ne se joue pas là-dessus.
Où était cet état d’esprit de compétiteur lors de l’échec de la O-League en avril où vous avez perdu deux de vos trois matchs ?
Sur
cette compétition, on est vraiment passés à côté. Mais il ne faut pas
oublier que beaucoup de joueurs de notre équipe sont jeunes et qu’ils
découvraient le haut niveau, comme Cédric Sansot qui n’avait jamais joué
ne serait-ce qu’en Super Ligue avant. Mais sans nous chercher
d’excuses, on aurait dû passer cette poule de qualification. Mon plus
grand regret, c’est que la O-League soit arrivée trop tôt dans la
saison. Notre mental, notre cohésion étaient trop balbutiants.
Et sur la Coupe de France, vous nourrissez aussi des regrets....
Battre
Trélissac, ce n’était pas un objectif prioritaire. C’était du bonus. On
était concentrés sur le doublé Coupe-championnat. Après sur la manière,
on n’a pas pris une déculottée, ce qui peut être difficile à digérer.
On a presque fait jeu égal avec cette équipe de CFA sur la première
mi-temps mais après avoir pris le deuxième but, mes joueurs ont lâché.
D’une manière globale comment jugez-vous le niveau de la Super Ligue ?
Il
est bien meilleur que ce que l’on imagine. Cette saison, la qualité de
notre équipe se rapprochait de celle de la CFA 2 ou de la CFA. La
différence avec Trélissac, c’est qu’ils jouent tous les week-ends à un
rythme beaucoup plus élevé que nous. Et ils sont beaucoup mieux préparés
que nous, surtout sur le plan physique.
La saison
prochaine, Magenta ne jouera pas la O-League puisque comme le veut le
règlement c’est le champion 2013, Gaïtcha, qui la disputera. Cela
signifie-t-il que l’équipe va exploser et s’affaiblir ?
Non, je souhaite garder la plupart de mes joueurs et continuer à nous renforcer. Renouveler 30% de son effectif chaque saison est une bonne idée pour qu’une équipe tourne bien.
Météo Saint-Louis,Sénégal
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NOUVELLES CALEDONIES: Un entraineur Saint-Louisien truste la coupe et le championnat de football
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