RENTREE DES CLASSES A HAUT RISQUE: Un appel d’air pour le virus Ebola au sud du pays

Et si Macky SALL avait raison de demander à Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’éducation, et les syndicats d’enseignants de retrouver le dialogue inclusif plutôt que de s’adonner à une séance de bras de fer autour de la date de rentrée du personnel enseignant et administratif. Personne et vraiment personne n’a pensé que la rentrée des classes est devenue un moment à haut risque pour un éventuel retour en force de l’Ebola au Sénégal, eu égard à ce qui se passe en ce moment aux frontières sud du pays. Ceci  depuis l’annonce de la date par la tutelle.

Les acteurs qui partagent l’école sénégalaise sont en train de passer complètement à coté de quelque chose d’historique à cause d’un bras de fer qui devrait plutôt faire place à une entente cordiale autour des menaces qui guettent notre pays. Au moment où l’existence du Libéria est menacée par l’expansion du virus Ebola, le Sénégal pense être hors de portée de l’épidémie. Pourtant, c’est bien un acteur de l’éducation (un étudiant) d’un pays frontalier (Guinée) qui a introduit le virus dans notre pays profitant d’une période scolaire (vacances scolaires). C’est ce qui devait alors faire réfléchir la communauté scolaire et universitaire sur l’impact de la vie scolaire dans le développement de l’épidémie.  C’est parce qu’au Sénégal, on ne retient aucune leçon de l’expérience qu’on est encore en train de retomber dans les travers. Dans tous les pays touchés par ce genre d’épidémie, la première mesure est la fermeture systématique des écoles en attendant de faire reculer le virus.

Au Sénégal, c’est tout le contraire qui s’y passe. Serigne Mbaye THIAM semble être en complet déphasage avec la vie de son pays. Sans le savoir, il a déclenché un rush vers le Sénégal de plusieurs dizaines d’élèves et enseignants alors en séjour en Guinée pour les besoins de la rentrée des classes. Ce retour au Sénégal est inopportune parce qu’exposant plusieurs dizaines de fois notre pays au virus Ebola. Un seul étudiant a affolé le Sénégal, plusieurs dizaines de retours de sénégalais en séjour en Guinée depuis des mois exposent d’avantage la vie de notre nation à l’épidémie. Au moment où il est admis que le virus est hors de contrôle en Afrique, il relève du suicide de provoquer un appel d’air pour le virus depuis la Guinée vers le Sénégal à travers un flux migratoire occasionné par la réouverture des classes. Les syndicats ont été timides en demandant le report de la rentrée vers le début du mois d’octobre prochain. Ils devaient réclamer un report suffisamment éloigné pour ne pas déclencher ce flux migratoire au sud du Sénégal.

Vu sous cet angle, Macky SALL a bien eu raison de demander aux acteurs de procéder à un dialogue inclusif pour voir la meilleure date pour rouvrir ou non l’Ebola au pays. Mieux, le président doit lui-même s’impliquer encore et plus tant ici les enjeux sont sécuritaires. Il doit monter au créneau pour sauver le pays d’un probable retour du virus via l’école sénégalaise. Il urge alors de se remettre autour de la table pour voir comment stopper le rush des élèves et enseignants qui sont en train de perforer les frontières pour revenir au Sénégal à cause de la prochaine rentrée inopportune des classes. Un quantum horaire rempli doit-il être privilégié au risque d’importer encore le virus Ebola ? Le gouvernement doit demander à ses fonctionnaires actuellement en séjour en Guinée de rester sur place le temps de stabiliser la situation. En retour, ils recevront leur salaire régulièrement pour leur éviter le déplacement à haut risque vers le Sénégal.

                                                                                Ralph Mathioly

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