L’EPITHETE
« UNIVERSELLE » DANS LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE EST UNE
FINALITE ET NON UN OBJECTIF
Parce que le modèle
français dans les logiques de protection sociale est d’abord Bismarkien ;
c’est le souci d’équité qui est l’un des principes de RAWLS dans sa théorie de justice sociale qui a poussé le
gouvernement français à faire de la discrimination positive grâce à la CMU.
C’est pourquoi pour plus de rigueur sémantique, ce serait plus vrai de parler
de couverture médicale universalisée.
C’est une remarque qui
me semble importante dans une triple dimension :
D’abord
pour permettre aux autorités de faire
attention aux prioritaires dans les modalités de protection (cf. :
principe de l’impôt négatif).
Ensuite cette
remarque est importante dans la
perspective d’invention d’un modèle sénégalais de CMU.
Enfin elle est aussi importante pour la viabilité
de l’architecture et du squelette qui vont supporter cette CMU.
Le caractère fondé de
ces remarques qui valide mon énoncé de départ apparaitra en toile fond quand j’aurai fini
d’insérer la CMU dans la santé publique(ou l’étatisation du biologique) et les
logiques de protections sociales avec leur modèle consécutif à l’état
providence. Cette démarche me donne l’opportunité de fournir les outils et les
cadres théorique et analytique nécessaires pour décentrer votre vision sur
cette CMU. Pour ce faire nous allons voir la gouvernementalité selon la raison
d’état, la santé publique ou l’étatisation du biologique et la CMU.
La rationalisation de
la pratique gouvernementale entre savoir faire du gouvernement du PR MACKY SALL
et devoir être de l’état sénégalais. Ce savoir-faire entraine la mutation de
l’état en tant que donnée (être) vers un état en tant que construit (devoir
être). Ainsi de la donnée au construit ou de l’être au devoir être; quelle
perspective analytique envisagée pour comprendre et donner de la crédibilité à
l’action gouvernementale par et à travers la CMU ?
La construction d’un
état dont les institutions (organisation et modalité de fonctionnement) sont
capables de solder le débit en matière de service de santé devrait se faire dans une logique stratégique (cf. :
différence entre logique stratégique et logique dialectique dans mon ouvrage
éthique et responsabilité médicale.). L’état (donnée ou être) est caractérisé
en matière de santé au SENEGAL par une désarticulation des mécanismes de
fonctionnement du système liée en partie à une définition erronée de notre
système de santé, une absence de cadre
référentiel et une absence de catégorie analytique. C’est pourquoi le solde de
ce débit passera nécessairement par l’élaboration d’un schème globale capable
d’annihiler ces facteurs limitants et
servira d’arrière fond pour l’état (construit ou devoir être).
Pour ce faire il faut
savoir que la santé publique n’est rien d’autre que l’étatisation du biologique et de ce fait l’insérer dans la
catégorie théorique et analytique de MICHEL FOUCAULT de
« biopouvoir » et de
« biopolitique » cf. : mon livre éthique et
responsabilité médicale. En procédant ainsi
nous pourrons essayer de comprendre comment le biologique en tant que dimension
de l’humain est devenu objet et cible de l’état en un moment donné du processus
historique pour le faire entrer dans son champ de pouvoir. Ceci nous permet de
nous déployer de manière double pour construire d’une part une grille
d’intelligibilité historique de
l’étatisation du biologique en fonction du mode d’organisation du pouvoir
politique (cité, empire, état.) et de questionner la plasticité des lieux qui
l’ont abritée en tant qu’office d’autre part.
Tout en occultant
point la dimension de l’économie
politique de la CMU, laquelle dimension pouvant constituer une
autolimitation de l’action gouvernementale; retenons que la CMU est une
dimension de l’état providence. Cet état providence se manifeste dans les
logiques de protections sociales. Elles
sont assaillies par trois crises :
1/Crise financière.
2/Crise d’efficacité.
3/Crise de légitimité.
La CMU relevant d’un
souci de protection sociale sera touchée par les mêmes crises d’où la nécessité
de créer un modèle de CMU SENEGALAIS (Ex : voir ma proposition sur les
dynamiques interinstitutionnelles capables de porter la CMU.) pour tenter
d’endiguer leurs effets.
Par rapport au modèle
nous pouvons en retenir quatre :
1/ Le model Béveridgien
Anglais (universaliste).
2/Le modèle
Bismarkien Allemands (corporatiste).
3/Le modèle Français achevale entre le modèle
Bismarkien/Béveridgien (CMU).
4/Le modèle libéral Américain.
Tous ces modèles font
corps avec des réalités socioéconomiques différentes. C’est pourquoi il faudra
beaucoup d’humilité et d’attention pour repérer ce qu’il y’a de spécifique dans
nos réalités socioéconomiques qui doit faire corps avec le modèle SENEGALAIS et
le secréter pour sa viabilité.
Sans trop forcer les
lignes madame le ministre voila encore quels axes qui méritent réflexion.
Docteur Cheikh Fall
Maitre es sc. po
cheikhfallthiara@yahoo.fr
Météo Saint-Louis,Sénégal Tweet
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